Le tableau représente la jeune femme de trois quarts, assise dans une loggia ouverte sur un paysage. Elle regarde le spectateur et sourit. L’avant-bras gauche appuyé sur l’accoudoir d’un fauteuil, les mains posées l’une sur l’autre, elle domine l’ensemble de la composition. Sa silhouette s’inscrit dans une forme pyramidale qui affermit la stabilité de la figure. Les cheveux sombres, recouverts d’un léger voile, encadrent le visage aux sourcils épilés qui attire toute l’attention du spectateur.
UN PAYSAGE ÉNIGMATIQUE
Le vaste paysage montre de lointaines vallées et des pitons rocheux perdus dans la brume. Sa profondeur est obtenue grâce à une perspective atmosphérique qui consiste à créer différents plans en modulant progressivement les tonalités. On passe ainsi d’un brun verdâtre à un vert bleuté pour finalement rejoindre le ciel. Au plan le plus rapproché, des signes de civilisation apparaissent : sur la droite, un pont enjambe une rivière, sur la gauche, un sentier serpente. Mais au fur et à mesure que l’on se rapproche de la ligne d’horizon, des montagnes grandioses apparaissent, puis se fondent dans une lumière vaporeuse et vibrante.
Sfumato : Mot italien qui désigne, en peinture, l’effet obtenu par un traitement subtil et modulé des ombres de telle sorte que les contours des figures disparaissent et se fondent dans l’atmosphère environnante.
Construite autour d'une perspective à point de fuite central, occulté par une rotonde ou un tempietto, percée d'une porte entrouverte, la représentation est purement architecturale sans présence humaine. Les bâtiments latéraux, des habitations de style Renaissance alignées par le point de fuite, possèdent tous des fenêtres, des galeries à arcades au sol, des loggias en terrasse. Deux margelles de puits ou de réservoir complètent le tableau sur un sol carrelé de motifs géométriques
Les frontons des deux bâtiments du premier plan portent des inscriptions indéchiffrables semblant mélanger inscriptions latines et grecques.
Quelques plantes transparaissent des terrasses ou des rebords de fenêtre et deux pigeons, sur une corniche à droite, sont les seules traces du vivant dans le décor proche (qui comporte malgré tout de nombreuses portes et fenêtres ouvertes ou entrebâillées). Au loin, des collines arborées et un pic montagneux habillent le fond sur un ciel dégradé de blanc au bleu vers le haut avec quelques traces de nuage.